Aujourd’hui, je me sens comme une maman en carton, une maman en mousse, toute nulle, qui connaît pas son bébé. Et ça, ça fait mal.
Tout a commencé hier. Nous avions plein de monde à la maison : 19 adultes pour être exacte et 3 bébés (Crapaud étant le plus grand). On fêtait avec un peu d’avance l’anniversaire de mon Chéri avec sa famille. Dans l’après-midi, je prends un peu de temps tout de même pour jouer avec mon bébé. Il était entouré de personnes qu’il ne voit pas beaucoup, 2 autres enfants lui piquaient ses jouets. Il avait l’air bien mais bon, un petit temps avec Maman, ça nous fait du bien à tous les deux.
Je me suis donc agenouillée (tant que je peux encore sans trop de difficulté), on s’amusait à faire du toboggan sur mes cuisses. Je lui avais mis ses supers chaussons anti-dérapant (souviens-toi je te parlais ici de ma galère de chaussons/chaussures et ma copine Chloé m’a donné the good idea). Bref, un tour de toboggan sur Maman, un deuxième. Ça rigole, ça fait du bien après le stress de devoir faire à manger pour tout ce petit monde.
Au troisième tour de toboggan, son pied n’a pas glissé comme il aurait dû (ben oui, chaussons anti-dérapant). Je n’ai pas fait attention, on a continué la glissade. Crapaud s’est mis donc à pleurer. C’est là que j’ai compris, j’ai vu son pied qui n’avait pas glissé. J’ai pensé qu’il pleurait parce qu’il avait eu peur. J’ai regardé son pied, il était resté coincé sous ses fesses. Je l’ai tournée (sa cheville) pour voir s’il réagissait à une quelconque douleur. Pourtant vu mon nombre d’entorses, je devrais savoir qu’à chaud, ça va encore, mais c’est à froid que l’on douille. Donc là évidemment, rien de spécial.
Et puis, je n’ai pas reconnu ce pleur, ce n’était pas comme d’habitude. Mais il y avait les autres, qui disaient que c’était rien, qu’il faisait un peu de cinéma. Je n’ai pas voulu faire ma maman poule qui s’affole dès que son bébé pleure, surtout que je ne suis pas du tout du genre alarmiste. Un câlin, Doudou/Tétine et les pleurs se sont très vite calmer. On est passé à autre chose.
Crapaud commence tout juste à tenir debout. Un peu plus tard dans l’après-midi, j’ai voulu montrer comment mon bébé tenait bien debout (call me MamanFière). Quand j’ai voulu le mettre debout, il s’est replié et a un peu geint. J’ai mis ça sur le compte de la fatigue : beaucoup de monde, une mini-sieste, peu mangé. Bref, je suis encore passée à autre chose.
J’ai trouvé Crapaud assez pot de colle avec moi, il se cramponnait à moi, s’agrippait à mon tee-shirt. Je me suis dit que c’était normal, une phase sans doute, qu’il avait très envie de proximité avec moi.
Soirée normale ensuite, un Crapaud assez irritable, je continue de mettre ça sur le dos de la fatigue, comme après chaque longue journée.
Ce matin, au moment de partir pour aller chez Nounou, enfilage des chaussons, Crapaud sursaute au moment où je veux lui enfiler sa chaussure. Là je commence à me dire qu’il doit y avoir un truc. On arrive chez Nounou, je lui en parle, on touche un peu sa cheville, rebelote, il resursaute et s’agrippe à moi. Cette fois, c’est sûr, il y a un truc qui cloche. C’est aussi à ce moment que tu te dis que tu n’as rien mis sur le pied de ton fils de la soirée : pas de glace, pas de pommade, rien… Bienvenue à toi amie Culpabilité, enchantée de faire ta connaissance, je pense qu’on se reverra un jour.
Ce soir, c’était donc passage aux consultations de notre médecin traitant. J’ai tout de même hésité, je l’ai appelée avant. Je doutais encore de moi ! Je lui raconte, et là, elle me dit que ce serait tout de même bien de passer aujourd’hui, au moins pour être sûr. Heureusement pour nous, il n’y avait qu’une patiente devant nous. Je m’imaginais déjà attendre avec Crapaud entourée de microbes de grippes, gastros et autres trucs pas marrants.
Bilan : il n’y a rien de méchant, à cet âge les ligaments ou tendons ou je ne sais pu ce qu’elle a dit la dame, c’est tout mou chez le bébé, donc pas trop lieu de s’inquiéter. Si d’ici jeudi ou vendredi , il ne veut toujours pas se mettre debout, semble souffrir encore, on devra aller faire une radio.
Je suis rassurée. Je sais qu’il est normal de rater des trucs, surtout quand comme là, il n’y a pas grand chose ; mais je m’en veux surtout de ne pas avoir écouté la petite voix dans ma tête (la voix de maman), de ne pas avoir assumer mon inquiétude face aux personnes présentes. Je devais avoir peur. Peur d’être jugée. De passer pour la fille qui panique au moindre bobo de son fils. Ça aurait fait quoi s’ils avaient pensé ça ? Nan mais c’est vrai quoi. Mon fils a mal, je le connais, je reconnais ses pleurs. Il serait peut-être temps que je m’assume en tant que maman non ? Que je dise Zut (pour rester polie) quand on dit ou fait quelque chose avec mon fils qui ne me plaît pas, quand j’entends des âneries. Pourtant je ne suis pas spécialement timide, mais de là à m’affirmer devant ma belle-famille, il y a une marge. Ils sont sympas, pas de souci là-dessus, mais je n’ose pas forcément dire ce que je pense.
Je découvre de nouvelles facettes du rôle de maman : l’inquiétude et la culpabilité. Youhouuu je m’installe de plus en plus dans mon rôle de maman. Quelque chose me dit que j’ai pas fini d’en avoir de toutes les couleurs… Je suis pas pressée de voir la suite. Etre parent, ça s’apprend tous les jours.
Et merci aux twitt-copines qui m’ont rassurées ce matin : Laurie, Estamilia, Lo Larsen et ma copine batracienne Mamgrenouille !!!
Mince alors, j’espère que ce sera vite un mauvais souvenir. Je compatis sur le sentiment de culpabilité, je crois que c’est le lot de chaque maman à un moment ou un autre (ex: NumeroBis qui s’est fait mordre au visage par le chien du voisin alors que je croyais qu’il était avec son père, et bien sûr son père croyait qu’il était avec moi :/ )
fait chier! on apprend aussi à s’écouter, c’est pas de ta faute ! bisous j’espère que ça va aller !
mais non t’es pas une maman en carton !
regarde, ma mère elle m’a bien laissée une nuit avec un bras cassé parce qu’elle croyait que je faisait du cinéma et une journée de + avant l’opération parce qu’elle m’avait donné un antalgique au réveil… et pourtant, je vais bien aujourd’hui ? ha non, mauvais exemple lol
non sans déconner, c’est juste un ti bobo, tu aurais pas pu y faire grand chose de toute façon
après en tant que maman, on est sans cesse sur une corde raide à se demander si on doit paniquer ou pas, et quoi qu’il arrive pour les autres on a tjs tord.
pleins de bisous à toi et ton crapaud :-*
En fait là, je culpabilise plus de ne pas assez m’affirmer, de douter de moi en tant que maman. Mais c’est le lot quotidien d’une maman ça 😉 (d’un papa aussi hein)
Oh mince ;-( J’imagine que tu dois culpabiliser… Tu n’as pas fait exprès et en allant voir le médecin tu as eu le bon réflexe, même si tu trouves qui tu y es allée trop tard. Ce n’est pas évident de dire les choses comme on les pense à la famille. En tout cas il tient super bien debout ! Il va se remettre bien vite et vous surprendre jours après jours 🙂 Bizz
Je comprends ton sentiment !
Par peur d’être jugée ou pour faire plaisir, souvent je n’écoute plus mon instinct mais les gens autour de moi. Et pourtant il y a une petite voix en moi qui sait mais je ne l’écoute pas. Et ensuite je m’en veux :/
Avec le 2nd enfant, je cède moins, sûrement parce que je revis des situations et ne fais plus les mêmes « erreurs » et protège mieux mes « bébés ».
C’est exactement ça ! Ce qui m’énerve c’est que je suis pas de nature à me laisser faire. A moi de ne pas me laisser ma conduite 🙂
o/ Des bisous à ton crapaud !